Les maßtres de l'improvisation jouent du jazz, du funk, du rock et de la poésie slam.
I H8 Camera (I hate camera) est un Ă©nigmatique collectif centrĂ© sur lâimpro avec, Ă la barre, le MC Rudy TrouvĂ©. Mais commençons plutĂŽt par un extrait dâentretien avec la Gazet van Antwerpen : âRudy TrouvĂ© lança I H8 Camera vers 2005. âDepuis, lâeffectif a beaucoup changĂ©. On nâa pas vraiment de line-up fixe, et câest un Ă©norme atout. Entre lâagenda chargĂ© des uns et les engagements divers des autres, il mâarrive de ne pas savoir qui mâaccompagnera sur scĂšne en soirĂ©e. Mais on parvient toujours Ă se dĂ©brouiller. Le public associe souvent lâimpro au free jazz, mais ce nâest pas vraiment ce qui nous anime. Si le jazz sâinvite dans nos compos, câest plutĂŽt par hasard. Nous, on pioche un peu partout : dans le funk, le post-punk, le rock⊠Ăa peut partir dans tous les sens.â TrouvĂ© improvise aussi dans le chant: âJâessaie dâinventer au pied levĂ©. On pourrait dĂ©crire le rĂ©sultat comme de la poĂ©sie slam, mais Ă vrai dire, le parlando a une longue tradition dans la musique pop. Il nây a donc rien de nouveau de ce cĂŽtĂ©-lĂ .ââ
LâĂ©crivain Jeroen Olyslaegers est grand fan : âLe moins quâon puisse dire dâI H8 Camera, câest quâils jouent. Ils jouent pour le plaisir de jouer et espĂšrent que le public apprĂ©ciera ce plaisir. Ils improvisent comme la vie elle-mĂȘme. Le groupe a Ă©tĂ© fondĂ© aux alentours de 2009, pour pallier lâabsence dâun ou deux membres des Love Substitutes sans devoir annuler un concert programmĂ©. NĂ© dâun concours de circonstances, I H8 Camera propose de lâimpro pure avec un effectif sans cesse changeant de musiciens, dont la plupart Ă©voluent en orbite du label Heaven Hotel.âÂ
Il poursuit : â100 pour cent dâimpro et au moins 200 pour cent dâexpĂ©rience sur scĂšne. Pour seule boussole, I H8 Camera a non pas des chansons mais quelques obscures indications du maĂźtre de piste Rudy TrouvĂ© (du genre âaujourdâhui, tu es un trompettiste bulgare qui voyage en Afrique du Sudâ). Une boussole qui oriente ces musiciens pur-sang et le public vers de nouvelles voies musicales, au dĂ©tour de virages parfois trĂšs serrĂ©s, mais intĂ©ressants, stimulants et le plus souvent brillants. Chaque jam session est mise en branle par un musicien diffĂ©rent, qui embarque le show vers de la noise pure, de lâelectronica planante ou des solos sur un seau dâeau. Tout est possible, tout est permis dans cette exploration des infinis horizons de lâimprovisation.â
Et quelques concerts plus tard : â⊠ce groupe multiplie les rĂ©fĂ©rences : on y entend du krautrock, le Bill Laswell des annĂ©es 90, du jazz nĂ©buleux (le son sâenveloppe dâune couleur sublime grĂące au talent de la saxophoniste), du punk, du jazz grisant des seventies, du post-rock frondeur, de la pop contemplative et du âRudy being Rudyâ avec sa phrase bien Ă lui : âI donât feel like dancing.ââ
Mais vous, si ! On parie ?
Groupe :
Roland van Campenhout, Rudy Trouvé, Stef Kamil Carlens, Nikkie Van Lierop, Rahmat Edmons, Wim De Busser, Teun Verbruggen, Teuk Henri et Matt Watts (1987-2024 R.I.P.).