Cela vous arrive encore de lire les journaux ? MĂȘme De Standaard ? Nous, oui, surtout lorsqu'on y trouve de jolies choses sur Merdan Taplak (
Voici en traduction l'article dithyrambique sur MERDAN TAPLAK, rubrique 'Presque fameux', titré 'Twee culturen, twintig genres.' (Deux cultures, vingt genres). Entretemps 'pré-écoutez' le cd ici, aussi chez De Standaard.
Le DJ anversois d'origine turc Merdan Taplak berce le monde entier de son incandescente Ă©lectro pour dancefloor. 'In it for the honey' est le titre de son premier album : un disque sucrĂ©, Ă lâattrait international et taillĂ© pour faire la fĂȘte.
Soutenu par des cuivres et un accordéoniste, Merdan Taplak insuffle au public de voluptueux beats balkaniques. La techno et l'exotica se fondent l'une dans l'autre, l'underground et la pop se culbutent, Dieu est un DJ et Merdan Taplak apparaßt comme le meneur de foule idéal. Serait-ce un aperçu du futur ? Taplak crée toujours en direct un mishmash vachement actuel de genres, de cultures, d'associations et de connotations. Eat that, Shantel! Prenez ça en pleine face, si vous cherchez désespérément à fusionner world et électro !
Avec son ambitieux premier album 'In it for the honey', Taplak entre de plein pied dans le 21e siÚcle. Cet homme jette des ponts entre les genres, orchestre des pollinisations croisées. Il sort les sons de leur contexte et les associe à son bouillonnant mélange.
La plus grande force de Taplak, c'est d'ĂȘtre pleinement conscient des origines des musiques qu'il recycle et qu'il transmute jusqu'Ă ce qu'elles lui conviennent. En tant que Belgo-Turc, il prĂ©fĂšre mettre en avant ses racines plutĂŽt que de les museler. « Je fais partie de ces 50/50 people », dit-il. « Je ne comprends pas pourquoi on devrait renier ses origines. Les gens qui sont Ă la croisĂ©e de plusieurs cultures sont plus mallĂ©ables et s'approprient plus facilement des influences venues des quatre coins du monde, pour ensuite les resservir dans une version abĂątardie. C'est pourquoi j'ai envie de profiter pleinement de ma double identitĂ©. »
'In it for the honey' est à ce titre significatif. Taplak balade l'auditeur dans un aller-retour entre passé, présent et avenir. L'euphorie d'un halay turc, du disco cosmique en provenance des Baléares, l'ùpreté du hip-hop new-yorkais, le peps de l'électro-funk, le bourdon du dubstep : le plaisir avec lequel Taplak slalome entre les genres est communicatif.
« SVP, n'associez pas ma musique Ă la musique du monde », dit Taplak. « C'est bien plus que cela. » On comprend aisĂ©ment ses rĂ©serves. La musique du monde n'est-elle pas cette case beaucoup trop Ă©troite dans laquelle on fourrait pĂȘle-mĂȘle, dans les annĂ©es 90, le Buena Vista Social Club, VĂ€rttinĂ€ ou Emir Kusturica ? Une case qui sied mal au renouvellement technologique et aux urban vibes hyper cool.
On préférera qualifier le melting pot de Taplak de « global music » : un style qui appartient autant au présent qu'au futur et au sein duquel évoluent aussi Diplo, Major Lazer, M.I.A. et Buraka Som Sistema.
A son électro-exotica funky, Taplak ajoute aussi un soupçon de surréalisme belge (chez lui, les sous-genres et les cultures se télescopent gaiement avec parfois des résultats amusants) et une fougue toute turque qui embrase les party tracks.
Retrouvez l'article de Sasha Van der Speeten dans De Standaard.
Assez lu? Le samedi 18 fĂ©vrier allez plutĂŽt faire la fĂȘte Ă l'AB avec Uphigh Collective, Kraantje Pappie et Merdan Taplak!