Groupe érythréo-soudano-suisse au groove irrésistible
De Bootsy Collins, légende du P-Funk et lauréat d’un Grammy, à l’étoile montante du rap JID d’Atlanta, en passant par James Blake et Erick The Architect… Comment Sirens Of Lesbos, un groupe suisse encore relativement méconnu mené par les sœurs Jasmina et Nabyla Serag, parvient-il à collaborer avec de telles pointures ? La réponse tient en deux mots : authenticité et qualité. Le collectif suisse s’est fait connaître en 2014 avec un tube dance anonyme. Depuis, Sirens Of Lesbos a sorti deux albums et enchaîné les tournées à succès. Au printemps 2025, le groupe dévoilera son troisième album, i got a song, it’s gonna make us millions. Cet opus illustre toute l’étendue de son univers musical, qui puise ses influences auprès d’artistes comme Childish Gambino, Trick Daddy, Gangsta Boo, Dungeon Family et Goodie Mob. On y retrouve des sonorités empruntées à la pop britannique féminine des années 90, à l’Afrobeats, à la musique électronique et à la scène indie pop lo-fi. En tant que femmes noires issues de la diaspora, Jasmina et Nabyla évoluent entre la culture collectiviste nord-est africaine de leurs parents et la culture occidentale prônant l’individualisme. La question de l’identité a toujours été au cœur de leur parcours. Alors que la société cherche à tout catégoriser, elles revendiquent avec fierté la diversité de leurs identités : « Nous avons toujours été bien plus qu’une seule chose. »