Cette semaine a dĂ©butĂ© dĂšs le lundi avec la fusion klezmer, world, folk et dance de Oi Va Voi. J'ai dĂ©couvert ce groupe en 2004 au Botanique â câĂ©tait encore du temps de la violoniste Sophie Solomon et de la chanteuse KT Tunstall. Ils avaient livrĂ© une prestation tout bonnement Ă©poustouflante mais alors que nous regagnions notre voiture, la tĂȘte encore imprĂ©gnĂ©e du concert, nous furent confrontĂ©s Ă une autre rĂ©alitĂ© Ă©crasante : une vitre brisĂ©e, un coffre vidĂ© de son contenu et pas moins de trois postes de police qui claironnaient que le dĂ©lit ne tombait pas dans leur juridiction⊠Ce concert de Oi Va Voi occupe donc, Ă plusieurs titres, une place Ă part dans ma mĂ©moire.
Aujourd'hui, c'est Anna Phoebe qui est au violon et en tant que photographe je ne vais certainement pas m'en plaindre, car pour peu que la lumiĂšre s'y prĂȘte, il y a vraiment moyen de prendre des photos spectaculaires de cette flamboyante demoiselle. Si lâon ne peut pas non plus accuser la nouvelle chanteuse noire Bridgette Amofah de manquer d'enthousiasme, je ne suis pourtant pas parvenue, en raison d'une lumiĂšre faiblarde, Ă immortaliser le cĂŽtĂ© explosif caractĂ©ristique de Oi Va Voi.
La premiĂšre partie de Oi Va Voi Ă©tait assurĂ©e par le groupe belge Amatorski. Sâils doivent encore s'affirmer sur scĂšne, leur musique se montre variĂ©e et lâimpression laissĂ©e est prometteuse.
Jeudi, c'Ă©tait au tour de Chris Chameleon, l'ancien leader du groupe sud-africain Boo!, de se produire Ă l'ABClub. En assurant la premiĂšre partie de Zita Swoon, Boo! avait engrangĂ© une foule d'adeptes en Belgique, mais rares sont ceux Ă avoir trouvĂ© la voie vers le projet solo de Chris. AprĂšs le split de Boo!, Chris a troquĂ© ses shorts, son comportement exubĂ©rant et sa basse contre un costume taillĂ© sur mesure, une ambiance intimiste et une guitare acoustique. Dans son nouveau rĂŽle de singer-songwriter, il s'inspire de la poĂ©sie sud-africaine et c'est loin d'ĂȘtre ennuyeux. J'admets qu'en tant que photographe, je prĂ©fĂšre nettement les shorts et le comportement exubĂ©rant, mais mĂȘme en solo, Chris parvient Ă rĂ©aliser les choses les plus folles avec sa voix et sâavĂšre un entertainer nĂ©. Either you love him, or you think heâs completely bonkers. I love him, because I think being bonkers is a good thing⊠Chris a Ă©galement interprĂ©tĂ© quelques anciens morceaux de Boo! Ă la basse et il nous a fait part d'une nouvelle rĂ©jouissante concernant la possible reformation de Boo!. Il faudra encore attendre pour savoir si ce sera avec ou sans shorts mais on ne va pas faire les difficiles Ă ce sujet !
Pour finir, j'attendais avec Ă©normĂ©ment d'impatience le concert de The Cult, qui devait jouer l'intĂ©gralitĂ© de mon album fĂ©tiche âLoveâ dans une AB affichant pour ainsi dire complet. J'aurais beaucoup aimĂ© pouvoir photographier ce concert, mais câĂ©tait sans compter le tour manager. RancuniĂšre comme je suis, j'avais prĂ©vu que le groupe devrait en faire beaucoup pour revenir dans mes grĂąces. J'en aurais volontiers fait du bois de chauffage (avec ces tempĂ©ratures fraĂźches, ce serait tomber Ă pic), mais les vieux briscards de The Cult ne se laissent pas si facilement dĂ©monter. Les musiciens Ă©taient dans une forme exceptionnelle, et bien que la voix de Ian Astbury sonnait de temps en temps comme s'il venait de rĂŽtir une bĂȘte au-dessus d'un feu de camp (la queue de lâanimal pendait encore Ă son pantalon !), le bois de ma colĂšre sâest rapidement consumĂ© au contact du brasier dĂ©gagĂ© par leur concert.