À en croire Google Maps, l’église Notre-Dame aux Riches Claires – bien que quelque peu dissimulée – se trouve à seulement 190 mètres de l’AB, le quartier général de BRDCST. Elle fut construite au 17e siècle dans un style baroque, selon un projet du célèbre maître bâtisseur malinois Lucas Faydherbe, élève et ami de Rubens. Du 4 au 6 avril 2025, cet écrin historique accueillera à nouveau des concerts intimistes dans le cadre de BRDCST.
L’an dernier, nous avons investi l’église pour la première fois. Un coup dans le mille : le public a été conquis par ce cadre unique qui a su imposer une véritable signature sur la programmation. Cette année encore, l’église accueille :
Vendredi 4 avril 2025
Lukas De Clerck - impressionnant à BRDCST en 2023 sous l’étiquette Bloedneus & de Snuitkever - ouvre le bal. Il a creusé l’histoire et l’utilisation de l’aulos, un instrument à vent de la musique de l’antiquité grecque et égyptienne. Le résultat de sa recherche est l’album The Telescopic Aulos of Atlas, une interprétation moderne du post-minimalisme, du drone et de la folk contemporaine. L’album est sorti chez Ideologic Organ, chouchou du BRDCST et label de Stephen O’Malley, le grand patron de Sunn O))).
Ava Rasti
Fan de Hildur Guðnadóttir ou Jóhann Jóhannsson (A Winged Victory for the Sullen) ? La musique d’Ava Rasti ne peut que vous séduire ! La compositrice et pianiste explore elle aussi des territoires à la croisée de l’ambient, de la musique classique moderne et de la drone. Son dernier album The River est sorti sur le label néoclassique 130701 (qui a également signé The Hollow de Keeley Forsyth).
Áine O'Dwyer
En 1989, un terrible incendie détruisit l’orgue de l’église, âgé de près de 150 ans. Heureusement, il fut remplacé en 2011 par un orgue classique moderne signé Patrick Collon, l’un des facteurs d’orgues belges les plus prolifiques de la seconde moitié du 20ᵉ siècle. L’année dernière, la Suédoise Ellen Arkbro avait eu l’honneur de jouer sur cet instrument.
Cette année, c’est l’artiste expérimentale irlandaise Áine O'Dwyer qui prendra le relais. Pas une coïncidence : sur son premier album - Music for Church Cleaners (2012) – l’artiste expérimentale a intégré des improvisions à l’orgue d’église au son des aspirateurs des agents d’entretien de la St Mark’s Church, à Islington, Londres.
Samedi 5 avril 2025
Kabas
Samedi, les Belges feront le beau temps dans l'église. C'est ainsi que Kabas célèbre ses dix ans au BRDCST avec leur tout nouvel album Sun Dog, qui baigne dans l’impro minimaliste transcendentale.
Abel Ghekiere
Abel Ghekiere, fils du regretté artiste visuel Joris Ghekiere, sublime l’art de la beauté contemplative dans son nouvel album In de verte, dit uitzicht. Un incontournable pour les fans d'Alabaster DePlume !
Milan W.
Peut-être le meilleur album belge de 2024 : Leave Another Day de Milan W., un premier opus qui a immédiatement été sacré 'Album of the Year' par Boomkat. HUMO a écrit : " Le meilleur disque belge que personne n’a entendu. (…) Un trésor rempli de moments bouleversants. (…) Un premier album solo captivant, subtil et vraiment impressionnant. » Et De Morgen : « Un album splendide. Lee Hazlewood n’est jamais très loin. "
Dimanche 6 avril 2025
Martyna Basta
Dimanche, jour d’église ! BRDCST en fait une véritable grand-messe mettant à l’honneur deux artistes polonais exceptionnels. Martyna Basta a été présentée par son label Stroom comme “Hints of Caroline Polachek and Eartheater’s gothy pop surround the experimental core reminiscent of HTRK and Arca”. Ses dernières sorties lui ont déjà valu les éloges de BBC 6, Pitchfork et Dazed ces dernières années, ce qui la destine aux fans de Slowdive, Chris Watson et claire rousay.
Raphael Rogiński
La réédition de son album Plays John Coltrane and Langston Hughes de 2015 a ravivé le public de passionnés de Raphael Rogiński cette année. Pitchfork a qualifié cette œuvre de « Rogiński’s masterpiece ». Mais ceux qui s’attendent à reconnaître des classiques de Coltrane, tels que Naima, Mr. PC ou Countdown – tous sur Giant Steps, le premier album avec des compositions personnelles de Coltrane – ou Blue Train, risquent d’être surpris.
Pitchfork : « Cela nécessiterait un effort d’imagination d’ordre olympique » ou « Dans certains cas, même le rapport tonal est ténu comme une toile d’araignée ». Ce qui rend évidemment d’autant plus uniques les interprétations de Rogiński. À l’occasion du dixième anniversaire de cet album, Rogiński se replongera dans l’œuvre de Coltrane à sa manière inimitable le dimanche 6 avril. À coup sûr un temps fort de BRDCST !
Meara O’Reilly
Le projet le plus remarquable du dimanche sera l’interprétation de Hockets for Two Voices de la compositrice et luthière Meara O’Reilly (E-U), qui réside à Los Angeles. Le titre fait référence à son EP de 10 minutes à peine qui accorde une place centrale aux hoquets (« une technique musicale qui consiste à découper une mélodie unique en phrases courtes et à répartir chaque phrase entre plusieurs voix ou instruments »).
Selon David Longstreth (Dirty Projectors), le résultat sonne comme « Bach et Blade Runner en même temps ». Quant à Lee Ranaldo de Sonic Youth : « Elle vous botte, elle vous touche, elle vous détruit en beauté ». L’interprétation de Hockets for Two Voices lors du BRDCST est assurée par la Chinoise Mingjia Chen et Linnea Sablosky.
The Handover
Nous terminerons en beauté avec les Belgo-égyptiens de The Handover. Ce trio très apprécié combine magistralement la délicatesse de la musique arabe classique avec l’expressivité brute de la musique rurale égyptienne et de la musique shaabi, le tout agrémenté d’une bonne dose d'improvisation psychédélique, de riffs krautrock et de sons expérimentaux. En 2024, leur album éponyme est sorti sur le label culte américain Sublime Frequencies d’Alan et Sir Richard Bishop.