« There are few festivals where all musics are equal. Big Ears (Knoxville), BRDCST (Brussels), and Le Guess Who? (Utrecht) might make good examples. » – Brooklyn Rail
Nous nous y prenons bien à l’avance pour parler de la septième édition de BRDCST, mais il faut dire que nous bouillonnons déjà d’impatience ! C’est donc dans un état d’excitation démesurée que nous vous annonçons aujourd’hui la première brochette d’artistes qui montera sur la scène de notre festival du 4 au 8 avril 2024. Oui, vous avez bien lu : BRDCST vous propose cette année cinq jours de festival !
Notre grand-messe annuelle des aventuriers de la musique accueillera, comme le veut la tradition, une affiche éclectique avec des artistes venus des quatre coins du monde. Et cette année, nous investissons également l’Eglise Notre-Dame des Riches Claires. Kurt Overbergh, curateur de cet événement, vous en présente l’affiche (qui est encore loin d’être exhaustive).
Quelques grands noms du label Warp, au signature sound inimitable
Autechre donnera le coup d’envoi le 4 avril avec un BRDCST pre-show. AE officie depuis plus de 35 ans, avec sa musique électronique survitaminée aux sonorités à la fois complexes, abstraites, sombres et cubistes. Mais qui n’empêche pas un côté funky. Un rendez-vous à ne pas manquer, d’autant plus que le dernier passage d’Autechre en Belgique remonte à 2016.
En 2021, Oneohtrix Point Never se trouvait aux côtés de The Weeknd sur la scène de la mi-temps du Super Bowl, rien que ça ! Qui de mieux, donc, pour clôturer l’édition 2024 de BRDCST ? Son aftershow reprendra ses meilleurs morceaux de son incroyable carrière, ainsi que quelques titres de son dernier album Again.
Préparez-vous aussi à découvrir une autre future icône Warp : Jasper Marsalis, le fils du célèbre trompettiste de jazz Wynton Marsalis, aka Slauson Malone 1. Jasper a notamment composé pour Solange et Earl Sweatshirt, et son premier opus chez Warp, baptisé Excelsior, est qualifié de chef-d’œuvre par The Line Of Best Fit. Plus précisément « a masterpiece of American surrealism. As if Frank Ocean’s ‘Blonde’ was re-imagined as Brain Wilson’s ‘Smile’ ».
Tirzah aux commandes
La chanteuse et compositrice anglaise Tirzah a récemment créé la surprise avec son troisième album intitulé trip9love…???, un opus intrigant décrit très justement par Boomkat comme « just inarguably, inexplicably, touched by genius ». Son association expérimentale de pop, de post-grime et de R&B est en effet particulièrement enivrante.
Mais la plus belle citation que nous ayons lue au sujet de Tirzah est sans conteste celle de Gonzo Circus : « Elle ne chante pas dans l’espoir de convaincre, ne couvre pas huit octaves et ne tient pas de vibratos, de mélismes ou de notes interminables. Mais elle chante comme elle parle à ceux qu’elle aime, et c’est ça qui est si profondément touchant. » À l’occasion de BRDCST, Tirzah organisera une soirée avec quelques âmes sœurs. Tirzah, si tu nous le permets, on aimerait proposer Mica Levi !
BRDCST investit l’Eglise Notre-Dame des Riches Claires
D’après Google Maps, l’Eglise Notre-Dame des Riches Claires se situe à seulement 190 mètres du quartier général de BRDCST. Cette église de style baroque a été bâtie au XVIIe siècle, d’après projet du célèbre maître d'œuvre malinois Lucas Faydherbe, élève et ami de Rubens. En 1989, un incendie violent en a détruit l’orgue, vieux de près de 150 ans. En 2011, cet instrument a été remplacé par un orgue classique moderne du fabricant Patrick Collon, l’un des facteurs d’orgues belges les plus productifs de la seconde moitié du XXe siècle.
La Suédoise Ellen Arkbro, qui fut la disciple du compositeur de musique minimaliste La Monte Young, est justement une passionnée d’orgues, comme en témoigne son premier album For Organ And Brass, sorti en 2017. NPR dit d’elle : « (she) shifts monochromatic tones like a Rothko painting ». Ellen Arkbro est la première artiste de la longue série à investir l’église pendant trois jours d’affilée à l’occasion de BRDCST.
Un line-up jazzy placé sous le signe de l’aventure
Avec Alabaster DePlume, Colin Pulice et Amaro Freitas, BRDCST poursuit sur sa lancée jazzy des années précédentes. (Tom Skinner, Jaimie Branch, The Comet Is Coming et d’autres ont en effet déjà figuré à l’affiche du festival.) Alabaster DePlume est le nom de scène d’Angus Fairbairn, qui nous plonge dans des moments artistiques inoubliables. Ses représentations sont truffées de musiques entraînantes, sans se départir de son grand sens de l’humour.
Amaro Freitas est sorti des bidonvilles de la ville portuaire brésilienne de Recife pour devenir un pianiste de renommée internationale. Il voit le piano comme un instrument à percussion, à l’instar du grand maître Thelonious Monk. Sur son nouvel album Y’Y qui sortira prochainement, il est accompagné de Shabaka Hutchings.
Enfin, gourou de l’ambient jazz, Colin Pulice « is creating the experimental jazz tapes of your dreams », affirme Pitchfork. Il a tourné avec Bon Iver, et sa dernière création If I Don’t See You in the Future, I’ll See You in the Pasture a immédiatement été reprise dans la catégorie « Best New Music » sur Pitchfork.
Invitée d’honneur #1 : Svetlana Spajić (Serbie)
Depuis que nous avons vu en 2011 The Life and Death of Marina Abramović de Robert Wilson, une voix (à part celle d’ANOHNI) n’a plus quitté notre tête : celle de la chanteuse serbe Svetlana Spajić. BRDCST est fier de faire cette année d’une pierre deux coups. Tout d’abord, Svetlana Spajić est la protagoniste de Shara, le tout nouvel album de Gordan, « the unlikely trio of the breathtaking traditional ethnomusicologist Spajic, and two Berlin-based noise and experimental musicians. They celebrate a dark and dystopian take on ancient Balkan folklore ».
Ensuite, Svetlana a aussi collaboré sur le dernier album de Lenhart Tapes, alias le collectionneur de cassettes et musicien noise établi à Belgrade Vladimir Lenhart, connu également sous le nom de « The Walkman Alchemist ». Cet album, intitulé Dens, est d’après The Wire « a stunningly sophisticated collection of vital new interpretations of traditional songs from across the Balkan ». Bien joué Svetlana !
Invité d’honneur #2 : Attila Csihar (Hongrie)
Le légendaire extreme metal vocalist Attila Csihar, venu de Hongrie et surtout connu pour son travail avec l’influent groupe de black metal norvégien Mayhem et le groupe de drone metal américain SUNN O))), est la preuve vivante que le black metal a toujours sa place dans les arts d’avant-garde. Le projet Void Ov Voices est le fruit de la fascination d’Attila Csihar pour les ruines anciennes, qui l’ont mené dans la ville libanaise de Baalbek, théâtre de l’un des monolithes les plus imposants au monde. Il y a enregistré ses acrobaties vocales, qui sont ressorties comme un mélange d’« animalistic growling, singing and throat singing techniques ».
Attila Csihar est aussi à l’origine du Nosferatu Project, une bande-son live pour la première véritable adaptation au cinéma du livre Dracula de Bram Stoker, sortie en 1922. Un rendez-vous à ne pas manquer, que Csihar présentera pour la première fois en Belgique chez nos voisins de l’arthouse Cinema Palace.
Invitée d’honneur #3 : Valentina Magaletti (Royaume-Uni)
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le CV de la batteuse/compositrice italienne et multi-instrumentiste Valentina Magaletti a de quoi impressionner. Son approche hautement personnelle des percussions lui a déjà permis d’accompagner Thurston Moore, Lafawndah, Mica Levi, Kamasi Washington ou encore Nicolas Jaar. Sur l’un de ses plus grands succès, A Queer Anthology of Drums, elle évoque son identité queer. Valentina travaille notamment sous les noms Vanishing Twin (à l’affiche de BRDCST 2017) et Zongamin.
Valentina Magaletti présentera deux de ses projets les plus prestigieux. Avec Holy Tongue, son trio avec le producteur Al Wootton et Susumu Mukai, elle évoquera l’ambiance du dub expérimental d’On-U-Sound, 23 Skidoo, Liquid Liquid et ESG. Et avec Moin, une association explosive, elle jouera la carte de l’altrock, du postpunk, de l’artrock et du doom metal.
Petite cornemuse, voix de la protestation de Soweto et queer folk féministe
Comme chaque année, BRDCST proposera les sons les plus éclectiques et les plus surprenants du monde. L’Écossaise Brìghde Chaimbeul (prononcez « Bree-chuh CHaym-bul »), armée de sa musique totalement unique à la petite cornemuse qui rappelle les rich textural drones, mérite donc pleinement sa place sur notre affiche. Cette artiste a déjà collaboré avec Colin Stetson et Caroline Polachek, pour ne citer qu’eux.
Le collectif afrofuturiste BCUC (Bantu Continua Uhuru Consciousness) et ses sept membres feront quant à eux entendre leurs chansons engagées depuis Soweto. KEXP décrit leur musique en ces termes : un « magnetic blend of traditional South African styles combining hypnotic polyrhythms with hip hop and psych-rock and fiery lead vocals. »
Le groupe japonais Goat (à ne pas confondre avec un autre groupe suédois du même nom) proposera une « minimal techno without the electronics, performed with jaw-dropping precision » d’après le Japan Times.
Le collectif folk Shovel Dance Collective, comptant neuf membres, a déjà impressionné le public de l’AB plus tôt cette année avec son regard libéral sur la folk britannique, sous un angle féministe, queer et anticolonial.
Shida Shahabi, artiste d’origine suédoise et iranienne, a récemment été invitée par PJ Harvey (à l’instar de Tirzah) à la rejoindre pour sa performance tant attendue à Gunnerbury Park en 2024. PJ a été séduite par ce mélange d’éléments classiques et électroniques, à la croisée entre les styles ambient et drones.
Kurt Overbergh, curateur du festival BRDCST
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