En plus d'y découvrir une ribambelle d'artistes, il est possible, à l'Eurosonic, d'assister à un grand nombre de conférences, d'ateliers et de débats dans la salle de concert De Oosterpoort (le centre névralgique du festival). C'est aussi, incontestablement, le lieu pour rencontrer des professionnels du milieu venus du monde entier. Mais nous vous passerons les détails de ces rencontres professionnelles pour nous concentrer ici sur ce que l'Eurosonic avait à offrir sur le plan musical.

Le jeudi ce fut tout d'abord le tour des Français de TURZI. Le groupe nous avait été conseillé par grand nombre de leurs compatriotes lors de de notre récente visite aux Transmusicales de Rennes, autre festival de showcases bien connu. Leur son extrêmement dur sied à merveille à leur post-rock apocalyptique et psychédélique. .

Turzi - Afghanistan (Official video) from Record Makers on Vimeo.

Il était ensuite temps d'aller soutenir le moral de nos héros nationaux ISBELLS. Nous avions pressenti que ce ne serait pas vraiment nécessaire. La salle était pleine à craquer bien avant le début du concert et le groupe reçut un accueil révérencieux d'un public néerlandais d'ordinaire assez chahuteur. Un bel avant-goût du concert qu'ils donneront à l'AB le 30 janvier dans le cadre des 10 ans de Duyster.

NICOLAI DUNGER était encore à l'AB, mercredi dernier, pour une ABsession et il se produira sur la scène de notre ABClub le 6 avril prochain. Nous espérons qu'il sera, pour l'heure, mieux entouré qu'à Groningue car les musiciens qui l'accompagnaient à l'Eurosonic ont hélas massacré ses chansons finement ouvragées.

Les Anglais de CHAPEL CLUB surent séduire avec, il est vrai, un son typique britannique, entre Editors et du Sonic Youth biberonné à la pop.

Ensuite de quoi se dégourdir les jambes avec le hip-hop mêlé de dubstep abstrait de l'Ecossais Scott Douglas Gordan alias LOOPS HAUNT.

Après avoir passé la journée du samedi en meetings, il nous a semblé approprié d'opter pour une soirée au calme. THE GOLDEN GLOWS a gagné sa place à l'Eurosonic, grâce à son passage sur la scène du Into The Great Wide Open festival. Peu de gens trouvèrent le chemin de la Huize De Beurs si tôt dans la soirée mais les quelques personnes présentes ont pu voir le brillant trio présenter une très belle sélection de son 20’s songbook et des chants de prisonniers d'Alan Lomax.

On a pu ensuite assister au concert de STORNOWAY, un groupe originaire d'Oxford qui nous avait été chaudement recommandé. Un très beau mélange pop-folk dans la lignée de Mumford & Sons. Le genre de chansons qui ne vous quittent plus même si elles pêchent parfois par un excès de violons.

ROX a été annoncée par beaucoup comme la nouvelle petite soeur de Winehouse, Adele et autre Duffy. Bien qu'elle se soit entourée d'un excellent live band, sa voix m'a, personnellement, laissé de marbre. Devrait-on parler ici d'une énième chanteuse soul ?

Twistedfolk, c'est le nom de la tournée qui regroupe à chaque fois de remarquables artistes folk britanniques. Sont déjà passés par là les précités Stornoway, mais aussi Tunng et BETH JEANS HOUGHTON. En plus de se voir décerner le prix de la plus belle coiffure, cette dernière nous a livré des chansons par moments poignantes (entrecoupées hélas par des pauses s'étirant trop souvent en longueur et pas toujours très drôles).

L'édition 2010 de l'Eurosonic s'est clôturée en compagnie du très populaire singer-songwriter britannique CHARLIE WINSTON. L'homme au chapeau s'est rapidement mis le public en poche bien qu'un piètre mix ait malheureusement transformé son concert en bouillie inaudible. « Sneu » (c.-à-d. fâcheux), comme on dit dans le Nord des Pays-Bas.